26 mai 2025
Les industries agroalimentaires qui adoptent des pratiques d’agriculture régénératrice au sein de leur chaîne de valeur s’appuient sur différents leviers dans leur communication, notamment émotionnels, sociaux et environnementaux. Elles mettent en avant plusieurs éléments clés pour valoriser leur engagement.
L’agriculture régénératrice est représentée pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux. Elle repose sur cinq piliers essentiels qui renforcent la résilience des sols :
Cependant, il est essentiel d’informer les consommateurs sur l’évolution des pratiques agricoles, car ces derniers expriment une demande croissante de transparence et d’engagement environnementaux. Selon une étude menée par Salsify intitulée "Le nouveau modèle de consommation en Europe" (2022), 54 % des consommateurs français déclarent avoir renoncé à un achat par manque d’informations. Dans ce même rapport, 76 % des personnes interrogées affirment ressentir une obligation morale de choisir des produits respectueux de l’environnement, ce qui renforce l’intérêt porté aux produits qui ont un impact positif sur la nature.
👉🏼 Source : Salsify, Le nouveau modèle de consommation en Europe (PDF)
Les industries agroalimentaires communiquent sur de nombreux axes pour valoriser leurs produits auprès des consommateurs. Parmi ces leviers : le packaging, la valeur nutritionnelle, l’histoire du produit, la démarche globale de la marque, mais aussi les matières premières utilisées.
Les informations sont de plus en plus nombreuses et variées dans les rayons des supermarchés, au point qu’il devient parfois difficile pour le consommateur de s’y retrouver. Étiquetages et emballages regorgent de mots-clés, mentions valorisantes, labels ou encore marques dédiées. On y trouve également des témoignages d’agriculteurs, accessibles via des QR codes ou des liens renvoyant à des vidéos ou à des sites explicatifs des marques.
Certaines indications sont encadrées de manière rigoureuse. Les certifications de conformité garantissent le respect de caractéristiques précises, inscrites dans des cahiers des charges homologués (il en existe 280 à ce jour). D’autres mentions mettent en avant des spécificités territoriales ou de mode de production, telles que : "produit de montagne", "produit à la ferme", "produit pays", ou encore "HVE" (Haute Valeur Environnementale). Puis, une grande diversité de labels, qu’ils soient français ou européens, cela permet d’orienter et de rassurer les consommateurs.
👉🏼 Source : https://agriculture.gouv.fr/infographie-les-signes-officiels-de-la-qualite-et-de-lorigine
Dans la communication à destination des consommateurs, l’argument principal mis en avant par l’agriculture régénératrice est la préservation de la biodiversité. C’est un terme largement utilisé car il résonne davantage auprès du grand public. On retrouve d’autres éléments de sensibilisation, comme l’implantation de haies ou l’amélioration de la santé des sols, souvent évoqués par des mentions ou des illustrations. Certains produits valorisent des pratiques agricoles spécifiques telles que le non-labour, l’agroforesterie ou encore la couverture des sols. Ces termes apparaissent sur les emballages ou supports marketing, bien qu’ils soient rarement accompagnés de données chiffrées, ce qui limite la précision des informations.
La valorisation des produits locaux renvoie à un soutien à l’économie régionale mais aussi à une réduction de l’empreinte carbone liée au transport. On retrouve l’utilisation de termes comme “à moins de 100 km”, “circuit court”, “terroir”. La mention d’une origine France est aussi très recherchée. Il y a aussi la volonté de conserver le patrimoine agricole, pour cela les marques mettent en avant des savoir-faire locaux ou des variétés anciennes. Selon une étude Opinionway : “Le patriotisme économique apparaît comme la première motivation pour l’achat de produit “Made in France”. 63 % des acheteurs de ces produits déclarent qu’ils le font pour soutenir les producteurs locaux, et 56 % pour soutenir l’économie française”.
Sur l’échantillon du sondage “35 % de ces personnes déclarent ne pas être convaincues que les produits soient vraiment made in France” ce qui montre une méfiance face à la communication des marques sur les produits alimentaires.
Un enjeu social important est de soutenir les agriculteurs, cela passe par une rémunération juste. C’est pour cela que les IAA mettent en avant des partenariats directs, comme avec des agriculteurs engagés grâce à des contrats sur le long terme avec des prix garantis. Cela contribue donc à soutenir la souveraineté alimentaire. Le prix déterminé est en lien direct avec les agriculteurs et est ajusté en fonction de leurs coûts de production (prix minimum garanti ne fluctuant pas en fonction du marché). C’est par exemple le cas avec la marque de consommateur C’est qui le patron?!, qui promeut la transparence de la rémunération par acteurs. Selon Webagri, en février 2024, les agriculteurs touchaient en moyenne 49 centimes/L de lait, contre 0,54 centimes/L de lait avec l’engagement de cette marque.
L’impact environnemental est un moyen de communiquer pour indiquer que le produit fini n’impacte pas les écosystèmes. On retrouve des données chiffrées “X tonnes de carbone stockées”, “Y hectares régénérés”. Cela encourage les consommateurs à faire un choix de produits ayant un impact positif durable.
1 ) Omie
Omie est une marque de produits alimentaires qui s’engage aux côtés des agriculteurs pour favoriser les pratiques agricoles durables. Elle a pour volonté d’être transparente sur l’ensemble de la filière biologique, ainsi que sur la répartition du prix entre les différents acteurs, du producteur au consommateur.
En première ligne, la marque met en avant le produit ainsi que ses valeurs nutritionnelles. En second plan, on trouve des informations liées à l’agriculture régénératrice comme l’origine France, le Planet Score, le label Agriculture Biologique, ainsi que la mention “Agriculture Régénératrice”, ce qui souligne son engagement envers des pratiques agricoles durables.
2 ) C’est qui le Patron ?!
La communication de la marque de C’est qui le patron ?! est axée sur l’information : elle permet aux consommateurs de soutenir les agriculteurs grâce à une rémunération transparente entre les acteurs (et une meilleure rémunération que la moyenne pour l’agriculteur). On retrouve aussi la mise en avant de l’origine française du produit. Puis il est souligné les mentions liées à l’agriculture, comme la provenance des fourrages locaux, une alimentation sans OGM et la durée de pâturage des vaches.
3 ) Blédina
La marque Blédina communique elle aussi sur l’agriculture régénératrice. En premier plan, la marque présente la recette “Purée de courgette, poulet, thym”. Puis au deuxième plan, on retrouve leur engagement pour l’agriculture régénératrice, l’origine française du poulet et la mention “cuisiné en France”. La marque souligne aussi le choix de soutenir le bien-être animal et l’agriculture biologique.
Pour les trois packagings, l’origine française est mise en avant. Le terme "agriculture régénératrice" est également mentionné, mais sans fournir d’informations concrètes aux consommateurs. Alors que tous les consommateurs ne sont pas sensibilisés à ce qu'implique cette agriculture. Néanmoins, cela témoigne de l’intérêt croissant des marques pour le choix de matières premières issues d’une agriculture durable. La plupart des marques communiquent auprès des consommateurs directement sur leur site afin de détailler leur engagement et d’éviter le greenwashing.
La marque C’est qui le patron ?! montre aussi le choix de la transparence sur les coûts des produits, en mettant en place une communication ciblée sur la pédagogie vers les consommateurs pour mettre en valeur les producteurs. Il n’existe pas de certification sur l’agriculture régénératrice pour le moment, on cela est donc un engagement narratif, cependant les marques peuvent soutenir des pratiques durables comme par exemple Omie qui reverse 1% de chaque produit aux agriculteurs pour les accompagner vers des pratiques durables. Blédina travaille avec l’association Pour une Agriculture Du Vivant pour accompagner leurs agriculteurs dans la transition. Blédina propose des formations sur l’agriculture régénératrice à ses agriculteurs partenaires, des contrats pluriannuels et des primes pour financer le changement de pratique.
Une communication authentique, précise ou chiffrée sur l’agriculture régénératrice permet de sensibiliser les consommateurs aux pratiques durables des agriculteurs, mais aussi de valoriser la filière et leurs produits. Le consommateur sera davantage enclin à choisir un produit dont la communication repose sur des informations vérifiables, plutôt que sur de simples mots-clés sans preuve réelle d'engagement. Il est également crucial de sensibiliser les consommateurs au terme "agriculture régénératrice", afin qu'ils comprennent l’enjeu et y prêtent attention dans leur choix. Sans pédagogie, l'impact de ce message pourrait être nul en rayon. Il est essentiel pour les marques d’être aussi transparentes que possible, en évitant d'utiliser des termes accrocheurs sans un véritable moyen de vérifier la véracité des propos mis en avant. Cela pourrait en effet nuire à la véracité de la labeur réellement engendrée par des changements de pratiques d’agriculteurs. Et pour rappel : Manger c’est voter 3 fois par jour, pensez-y !
🚜 ReSoil accompagne les agricultrices et agriculteurs dans leur transition agricole. ReSoil propose un accompagnement agronomique, administratif et économique en valorisant leur changement de pratique bas-carbone grâce au Label bas-carbone. Ce label créé par le Ministère de la transition écologique en 2018, permet à des entreprises financeuses de soutenir des projets de stockage de carbone dans les sols et réductions de gaz à effet de serre. Les agricultrices et agriculteurs peuvent alors toucher un revenu additionnel entre 40€ et 80€/ha pendant 5 ans. ReSoil cherche également à réunir les différents acteurs de la filière alimentaire, de la fourche à la fourchette, afin de co-construire des primes filières bas-carbone. Ainsi cela permettra de pérenniser les bonnes pratiques agricoles respectueuses de l’environnement en rémunérant au mieux les agricultrices et agriculteurs, et en proposant aux consommateurs des denrées alimentaires avec une empreinte écologique plus basse.
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