7 points à retenir sur le Label bas-carbone en 2024

14 novembre 2024

- par
Hilaire

Le Label bas-carbone (LBC) est une initiative clé pour soutenir les projets de réduction des émissions de CO2 en France, mais il est souvent critiqué pour sa complexité et questionné sur son impact tangible sur les territoires. Cependant, au-delà des idées reçues, il représente un levier important pour accompagner la transition écologique et favoriser une économie locale et durable. Voici sept points essentiels pour comprendre l’enjeu de ce label en 2024.

1. Comprendre le Label bas-carbone : un pilier de la transition écologique

Le Label bas-carbone, créé par le ministère de la Transition écologique en 2018, a pour vocation de réguler le marché des crédits carbone en France et d’éviter les dérives comme le greenwashing, qui a parfois pu être observé. En imposant un cadre strict et transparent, il assure que les crédits générés proviennent de projets locaux et mesurables, apportant une réelle contribution à la réduction des gaz à effet de serre (GES).

Un cadre français pour soutenir les projets locaux

Contrairement à d’autres dispositifs internationaux, le Label bas-carbone s’applique spécifiquement aux projets français. Cela permet une meilleure traçabilité et un suivi plus précis des initiatives locales. Ce cadre garantit que les bénéfices environnementaux, économiques et sociaux profitent directement aux territoires où les projets sont implantés. Ce lien local est un atout majeur du label, car il répond aux attentes des citoyens qui veulent voir des actions concrètes menées près de chez eux.

Un référentiel commun pour tous les secteurs

Le Label bas-carbone n’est pas uniquement destiné à l’agriculture. Il s’applique à plusieurs secteurs : forêt, transport, bâtiment, déchets, etc. Cette approche transversale est essentielle, car la transition vers une économie bas-carbone ne se limite pas à un secteur en particulier, la transition sera globale ou ne sera pas. Avoir un référentiel commun permet de simplifier la comparaison des efforts entre différentes industries et d’harmoniser les indicateurs pour mesurer les progrès. Cela évite également de fragmenter les initiatives et de créer des déséquilibres entre secteurs.

2. Territoires en mouvement : quand le Label bas-carbone dynamise l'économie locale

Les projets bas-carbone certifiés par le label sont développés localement, ce qui renforce l’économie des territoires concernés. Par exemple, des entreprises locales peuvent financer des projets agricoles dans leur région, en échange de crédits carbone. Cela permet non seulement de soutenir les agriculteurs dans leur transition écologique, mais aussi de créer de nouveaux liens entre les différents acteurs économiques locaux. De plus, les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle de facilitateur en incitant, notamment via des appels à projets spécifiques, les entreprises et les exploitations agricoles de leur région à s’engager dans le dispositif.

3. Agriculteurs : des acteurs clés de la transition bas-carbone

Les critiques autour du Label bas-carbone soulignent souvent les contraintes administratives ou le temps que cela demande aux agriculteurs. Pourtant, ceux qui s’y sont engagés découvrent plusieurs avantages notables.

Des revenus complémentaires pour financer l’innovation

L’un des principaux attraits du Label bas-carbone pour les agriculteurs est la possibilité de générer des revenus supplémentaires en vendant des crédits carbone. Ces revenus sont essentiels pour aider au financement de nouvelles pratiques agricoles. Ces évolutions représentent une réelle prise de risques pour les agriculteurs car ils doivent souvent expérimenter des techniques sur plusieurs années avant d'obtenir des résultats probants. Un changement de culture ou de gestion des sols nécessite des cycles longs d’observation et de perfectionnement. Ces revenus permettent donc de sécuriser une partie des investissements nécessaires à ces phases de recherche et développement.

Mécanisme de financement du Label Bas Carbone en Grandes Cultures (ReSoil, 2024)
Mécanisme de financement du Label Bas Carbone en Grandes Cultures (Source : ReSoil, 2024)

Une meilleure valorisation des pratiques durables

Être labellisé bas-carbone, c’est aussi un moyen de reconnaissance pour les efforts fournis. Le secteur agricole a souvent du mal à communiquer avec le grand public, ce qui est à l’origine de nombreuses incompréhensions et donc de conflits. L’indicateur “carbone” devient peu à peu le référentiel de la transition pour les français. Ce référentiel commun offre une opportunité de fluidifier la communication entre agriculteurs et citoyens.

Un accompagnement administratif et technique

Le rythme d'innovation en agriculture est souvent plus lent que dans d'autres secteurs, car chaque essai nécessite un cycle de culture complet, soit une année. De plus, s’engager dans un programme de transition tel que le Label bas-carbone peut impliquer des démarches administratives complexes et chronophages pour les agriculteurs. Pour répondre à ces défis, des structures comme ReSoil se sont développées afin de proposer un accompagnement sur mesure dédié à la Transition Agricole, à la fois sur le plan administratif et technique. Leur objectif est de faciliter la mise en place de projets bas-carbone et d'accélérer l'adoption de pratiques agricoles plus durables.

4. Entreprises : elles misent sur le Label bas-carbone pour leur stratégie climatique

Les entreprises qui achètent des crédits carbone labellisés bas-carbone n’y trouvent pas seulement un bénéfice environnemental, mais aussi une série d’avantages économiques et sociaux.

Renforcer leur ancrage territorial

En soutenant des projets locaux, les entreprises renforcent leur implantation dans le territoire. Cela montre qu’elles ne se contentent pas d’une approche "délocalisée" de la contribution carbone, mais qu’elles choisissent d’avoir un impact direct là où elles sont présentes. Cet ancrage est particulièrement important dans certains secteurs, comme l’agroalimentaire, où l’approvisionnement en matières premières est souvent local.

Montrer un engagement concret en faveur du climat

Aujourd’hui, dans de nombreux secteurs, montrer un engagement réel en faveur de la réduction des émissions de carbone n’est plus seulement une attente des consommateurs finaux, mais une exigence dans les relations B to B. De plus en plus d’entreprises cherchent des partenaires commerciaux qui partagent leurs valeurs environnementales et sont engagés dans des démarches de décarbonation. Ces exigences se reflètent souvent dans les appels d’offres, où des critères environnementaux sont désormais intégrés comme conditions de collaboration. Cela montre que, pour les entreprises, l’engagement climatique n’est pas uniquement une question d’image auprès des consommateurs, mais un enjeu stratégique de compétitivité et de conformité dans les relations commerciales.

Une attractivité renforcée pour les talents

Le marché de l’emploi est en pleine mutation, et les entreprises doivent désormais composer avec une nouvelle réalité : les employés sont de moins en moins fidèles à leur employeur. Selon l'INSEE, le turnover moyen en France était de 15 % en 2021, et les tendances futures indiquent une augmentation marquée. Une étude de Deloitte montre que près de 50 % des employés issus des générations Gen Z et Millennials ont déjà changé ou envisagent de changer d'entreprise, principalement en raison de préoccupations liées aux enjeux climatiques. Cette évolution est particulièrement visible chez les jeunes travailleurs, qui recherchent des entreprises alignées sur leurs valeurs, notamment en matière de responsabilité environnementale. Pour capter et retenir ces talents, les entreprises doivent désormais prouver qu'elles s'engagent dans des démarches concrètes et durables. Le Label bas-carbone, en finançant des projets locaux et en réduisant leur empreinte carbone, se présente comme un outil précieux pour répondre aux attentes de ces salariés sensibles à l'impact écologique de leur employeur.

Sensibilité environnementale des nouvelles générations d’employés
Sensibilité environnementale des nouvelles générations d’employés (Source : Deloitte, 2024)

5. Etat des lieux en 2024 : augmentation des projets bas-carbone

Depuis sa création, le Label bas-carbone a vu l’agriculture jouer un rôle majeur dans le développement des projets. À la fin de l'année 2023, près de 850 projets étaient labellisés, avec plus de 40 % des crédits carbone générés par le secteur agricole. Aujourd’hui, moins d’un an plus tard, ce chiffre a dépassé les 1 400 projets. Cette croissance s'explique par le fort potentiel de séquestration du carbone des sols et par les pratiques agroécologiques qui répondent particulièrement bien aux exigences du label.

Une adoption progressive mais encourageante

Malgré la réticence au changement et la complexité des démarches administratives, de nombreux agriculteurs ont choisi de s'engager dans des projets bas-carbone. Les premiers résultats montrent qu'ils jouent un rôle clé dans la réduction des émissions de GES, en adoptant des techniques comme l’implantation de couverts végétaux, la réduction du travail du sol ou l’optimisation des intrants. Bien que parfois difficiles à mettre en œuvre, ces projets démontrent leur efficacité à long terme. De plus, au-delà de l’impact sur le bilan carbone, ces pratiques offrent des bénéfices environnementaux multiples, tels que la réduction de l'érosion, la lutte contre la pollution des eaux et la préservation de la biodiversité.

Des entreprises de plus en plus impliquées

Du côté des entreprises, l’adoption du Label bas-carbone est également en pleine croissance. Beaucoup d’entre elles, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la cosmétique ou encore de la logistique, voient dans ce label une opportunité de contribuer à la stratégie bas-carbone de manière locale et transparente. Contrairement aux crédits carbone internationaux, souvent accusés de manquer de transparence, les crédits issus du Label bas-carbone garantissent un impact direct sur le territoire français.

Un marché en expansion

Les entreprises cherchent à se conformer aux régulations croissantes en matière de RSE et de réduction des émissions de CO2. Le Label bas-carbone, en tant que cadre de confiance, répond à cette demande. Cependant, pour qu’il continue à se développer, il est crucial que les acteurs publics, privés et agricoles poursuivent leurs efforts et développent leur synergie.

6. Les perspectives du Label bas-carbone : le potentiel agricole pour atteindre les objectifs climatiques

Les perspectives de développement du label sont étroitement liées à la reconnaissance croissante des contributions de l'agriculture dans la lutte contre le changement climatique.

Vers une reconnaissance plus large des efforts agricoles

L'agriculture, qui occupe près de la moitié de la surface de la France, est un secteur stratégique dans la captation du carbone. Selon des études, les sols agricoles français pourraient capter jusqu'à 20 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente une contribution significative par rapport aux objectifs climatiques nationaux (SNBC). Cela montre que les agriculteurs jouent un rôle crucial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, au même titre que d'autres secteurs comme la forêt ou l'énergie.

Evolution des émissions et stockage des GES en France
Evolution des émissions et stockage des GES en France (Source : ecologie.gouv, 2024)

Cependant, la reconnaissance des efforts agricoles doit aller au-delà de la simple réduction d’émissions. Il est nécessaire que ces pratiques agroécologiques soient pleinement valorisées et intégrées dans les stratégies économiques des entreprises et dans la consommation des citoyens. Le Label bas-carbone peut devenir une référence pour garantir que les pratiques agricoles ne sont pas seulement durables, mais qu'elles contribuent activement à la séquestration du carbone et à la résilience des territoires.

Des opportunités de marché pour une agriculture régénératrice

L’agriculture régénératrice ouvre de nouvelles perspectives économiques pour les agriculteurs, notamment grâce à l’émergence des primes filières. Ces primes, en développement, offrent une incitation financière aux agriculteurs qui s’engagent dans des pratiques durables, avec le bilan carbone comme critère de base. Une fois leur bilan carbone établi, les producteurs peuvent être éligibles à ces primes s’ils adoptent des pratiques d’agriculture régénératrice, telles que la gestion des sols et la diversification des cultures.

Ces primes représentent un bénéfice à plus long terme, car elles permettent aux agriculteurs de générer des revenus en valorisant la qualité et la durabilité de leurs produits, plutôt que de dépendre exclusivement des subventions. Ce modèle encourage une agriculture plus saine, où les producteurs peuvent vivre de la valeur réelle de leurs produits, tout en contribuant à la préservation des ressources naturelles et à la lutte contre le changement climatique.

7. ReSoil : catalyseur de projets bas-carbone pour l’agriculture et les entreprises

ReSoil se positionne comme un acteur clé du développement du Label bas-carbone, en proposant un accompagnement complet pour les agriculteurs et les entreprises souhaitant s’engager dans cette démarche.

Un soutien technique et administratif pour les agriculteurs

Pour les agriculteurs, ReSoil offre un accompagnement de A à Z : de la définition du projet bas-carbone jusqu’à la certification, tout en réfléchissant ensemble aux leviers techniques et à l’évolution des pratiques durables. Cet accompagnement est crucial pour réduire la charge administrative et technique associée au label, et permet aux agriculteurs de se concentrer sur leur cœur de métier : la production agricole.

Faciliter l’accès au marché des crédits carbone

ReSoil aide également à connecter les agriculteurs avec les entreprises qui cherchent à acheter des crédits carbone locaux. En jouant ce rôle de facilitateur, ReSoil contribue à structurer un marché local du carbone, où agriculteurs et entreprises peuvent collaborer directement, en toute transparence. Cela permet de dynamiser l’économie locale tout en ayant un impact positif sur l’environnement.

Un engagement en faveur de l’innovation agricole

ReSoil croit fermement que l’innovation est la clé pour réussir la transition vers une agriculture durable. En travaillant avec des exploitants pour tester de nouvelles pratiques, partager les résultats et ajuster les stratégies, ReSoil contribue à accélérer l’adoption des techniques agroécologiques. Ce partage d’expérience et cette mise en réseau sont essentiels pour que le Label bas-carbone ne soit pas seulement un label, mais un véritable levier d’évolution pour l’agriculture française.

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